La maternité est souvent perçue comme une capacité qui doit être utilisée puisqu’elle est innée.
Cependant, si on traite cette capacité comme une autre, à équivalence égale, peut-on considérer que nous devons développer toutes nos capacités?
Nous vivons à une époque où l’accélération du processus d’incarnation, nous amène à vivre plusieurs expériences amoureuses, professionnelles, des déménagements, l’éloignement géographique… De ce fait, l’insécurité de nos existences est grandissante.
Dans de telles circonstances, il est légitime de se demander ce que nous pouvons offrir à un enfant en tant que mère. Bien au delà des simples besoins matériels, serions-nous à même de lui accorder l’attention si essentielle dont il a besoin pour se développer et se construire?
Si certaines femmes ne se posent pas trop de questions et deviennent mères de manière tout à fait naturelle, pour d’autres, la maternité est une quête laborieuse qui peut s’étendre à plusieurs années de tentatives sans résultats.
D’autres encore, vivront des expériences de fausse couche ou d’avortement qui viennent ouvrir un débat intérieur sur les raisons de tels événements.
Quelle que soit la situation, le sujet nous ramène à la question du désir d’enfant.
Qu’en est-il de notre volonté individuelle de nous lier ou pas de manière si inconditionnelle à un enfant? Quels en sont les fondements? Notre désir d’enfant est-il biaisé par des croyances concernant le devoir? Nous sentons nous le droit d’écouter notre intime conviction, et de vivre notre vie à la lumière de celle-ci, que nous souhaitions être mère ou pas? Notre vie a-t-elle un sens seulement si nous devenons mère?
Bien que le sujet soit délicat, il est comme un tout autre sujet, à la fois une énergie et une expérience.
L’expérience existe pour apporter des compréhensions. Ainsi, certaines femmes qui auront compris ce qui bloquait leur procréation auront la joie de donner la vie, alors que pour d’autres ce ne sera pas le cas malgré tous leurs efforts.
C’est ainsi que certaines femmes seront amenées à faire le deuil de la maternité.
Ce deuil sera plus ou moins long à traverser selon les leçons de vie qu’il porte. Quelles qu’elles soient, le parcours sera jalonné de prises de consciences déchirantes.
Il n’y a que le temps qui passe et l’introspection de notre désir d’enfant qui peuvent nous amener à accepter que notre expérience de la maternité puisse être celle de ne pas être mère, sans que cela ne soit vécu comme un drame.
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