Notre siècle restera dans l’histoire comme celui de l’émergence des fractures, des transitions, de la destruction des modèles sociaux, établis au cours des siècles précédents.
Nous sommes de plus en plus nombreux à vivre, en dehors des schémas de fonctionnement conventionnels, laissant les spectateurs de tels choix totalement perplexes.
Cet anticonformisme, qui n’est pas, en substance, un acte de rébellion, est pourtant difficile à comprendre pour les personnes qui conservent leur stabilité, en ne sortant pas de leurs sillons.
Il est, en effet, compliqué de concevoir que, quelqu’un qui, selon nos critères personnels, a tout pour être heureux, décide, du jour au lendemain, de changer de voie.
Comment peut-on choisir, arbitrairement, de s’arracher à sa sécurité, pour entreprendre quelque chose de nouveau, avec toutes les incertitudes que cela engendre?
Il n’y a pas de réponse globale, valable pour toutes les situations. Chaque personne qui entame une transition a des raisons personnelles.
Cependant, il est un critère, invariable et commun, à la prise d’une telle initiative. Il s’agit tout simplement du baromètre intérieur dont chacun de nous, dispose.
Toute personne reste liée à ses engagements, lorsqu’elle y trouve suffisamment de satisfaction. Qu’il s’agisse d’un bénéfice direct (le partage de valeurs, la réciprocité, le bien-être… ) ou bien d’un bénéfice secondaire (le statut, l’argent, la dépendance, le sacrifice…).
Quel que soit le cas, lorsque la valeur est négative, c’est-à-dire, lorsque le seuil entre le bénéfice et la perte a été franchi, il devient très difficile de rester dans une situation, devenue toxique, et qui, se traduit souvent, par des conflits, des problèmes de santé…
Jusqu’à un certain point, nous pouvons ignorer ces signaux. Toutefois, s’ils se sont déclenchés, c’est qu’intimement, nous aspirons à vivre différemment, que nous portons, en nous, un espoir à poursuivre.
Bien évidemment, il n’y a aucune obligation de réagir, mais, si l’appel se reproduit régulièrement, à un moment donné, nous franchirons le cap.
Les périodes de transitions, quelle que soit leur nature, ne sont pas simples à traverser. Elles sont faites de remises en question, de doutes, de déceptions…
Ce chaos n’ayant pas pour origine une préférence pour l’insécurité, mais, au contraire, une volonté tenace de s’engager envers ce(eux), qui nous correspond(ent) totalement.
Il est important de garder à l’esprit que la période de reconstruction qui suit l’effondrement, sera extrêmement lente.
Ce temps, riche d’enseignements, sera utilisé pour définir une posture personnelle juste, au regard des sujets qui auront émergé du bilan effectué.
Bien que cette démarche reste une sorte de parcours du combattant, immensément coûteuse en termes d’investissement personnel, son impact positif sur notre baromètre intérieur, nous confirme, un jour après l’autre, que nous avons toujours raison de nous fier à notre intuition.
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