Le 21ème siècle a vu l’avènement du virtuel s’inviter dans nos vies. A travers lui, nous avons vu émerger de nombreux changements dans nos comportements et nos croyances.
Il y a eu d’abord Internet et la mise à disposition massive de documents provenant de sources reconnues, qui ont permis l’accès. gratuit ou presque, pour tous, à l’information.
Par la suite, il y a eu les réseaux sociaux, qui nous ont proposé de rester connectés à nos proches, où qu’ils soient, partout dans le monde, puis de devenir populaires…
En parallèle de cela, nous pouvons désormais visiter des lieux en ligne, adopter un mec, devenir des commerçants en tous genres… Tout semble être devenu possible!
L’essor du développement personnel, et des courants de pensée, pseudo-spirituels, nous encourageant vivement à visualiser la vie de rêves pour la créer…
C’est ainsi que les outils du virtuel ont également conduit à la propagation de la désinformation, relayée instantanément par un public fidèle, sans questionnement préalable.
Vers un phénomène inquiétant de reliance à d’autres, sans aucune condition à remplir. Vers le mythe du « self made man ». Vers les voyages immobiles…
Cette apologie de l’illusion, nous interroge, sur les raisons de notre préférence du virtuel au détriment du réel. Que nous apporte le virtuel que le réel ne nous apporte visiblement pas?
Lorsqu’on analyse le fonctionnement du virtuel, il est évident qu’il cultive des énergies de résultat et/ou d’approbation immédiate, qui alimente une énergie de satisfaction tout aussi rapide. Ce qui engendre une volonté toujours plus exponentielle de se nourrir de ces mêmes énergies.
Que nous soyons populaires sur les réseaux sociaux par les contenus que nous offrons, par la retransmission de contenus d’autres personnes populaires, que nous visitions le monde entier au travers des yeux des autres, ou que nous passions notre temps à rêver éveillés pour avoir l’impression de concrétiser nos projets, sommes-nous réellement rassasiés?
Etant incarnés, nous avons une vie, bien réelle, qui nous rattrape dès que nous lâchons nos téléphones et ordinateurs ou que nous ouvrons les yeux après avoir fait de beaux rêves.
Lorsque nous revenons à la réalité, sommes-nous toujours aussi populaires? Nos rêves sont-ils devenus réalité? Nous rappellerons-nous toute notre vie de la visite virtuelle de tel ou tel endroit? Avons-nous autour de nous des personnes avec qui échanger? Des personnes qui nous soutiennent?
Quels résultats concrets nous apporte l’investissement colossal que nous mettons dans le virtuel? Les émotions que nous avons ressenti sont-elles durables dans le temps? Qu’avons-nous vraiment expérimenté?
De ce point de vue, les bénéfices du virtuels peuvent s’avérer très volatiles.
Le débat de notre fuite vers le virtuel, soulève celui de la transposition de nos comportements idéalistes, voire irréalistes dans la vraie vie. Ne sommes-nous pas devenus tout aussi exigeants d’immédiateté dans nos vies? Prenons-nous le temps de faire les choses et de vivre nos expériences, par nous-mêmes? De connaître les autres avant de décider de leur accorder une place dans nos vies? Le processus de nos vies nous semble-t-il trop lent?
Autant de questions à se poser pour expérimenter le virtuel avec lucidité et l’utiliser de manière consciente.
Alors, le virtuel pourra devenir un moteur pour développer nos points de vues personnels, après avoir analysé les divers points de vue des autres, et les exprimer.
Il peut nous donner l’envie de rencontrer et de se connecter à des personnes qui seront à nos côtés sur une période de nos vies, de préparer un voyage dont les souvenirs nous ressourceront pendant longtemps.
Il nous permettra aussi de compiler toutes les informations nécessaires à la concrétisation d’un projet à long terme, que nous réajusterons au fil du temps, et qui nous apportera à la fois des déceptions et des satisfactions, à chaque étape, à l’image de nos vies.
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