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Les Addictions




Bien que nous sommes persuadés que les addictions sont un phénomène limité à quelques substances, et l’affaire de quelques-uns, il se pourrait qu’elles soient beaucoup plus banales et diversifiées que ce que nous croyons.

Nous pointons les addictions des autres, et sommes très généreux, en conseils, et autres leçons de moralité, lorsque nous tentons de ramener autrui à la raison.

Or, les choses sont telles, qu’une addiction se développe tout naturellement en réponse à un malaise émotionnel, et qu’en tant qu’êtres humains, nous sommes tous concernés. 

Si pour les uns, il s’agit de substances illicites, ou bien légales, mais considérées intoxicantes pour l’organisme, pour les autres, il peut s’agir d’autres formes de dépendances, non répertoriées comme telles, mais tout aussi toxiques.

Puisque selon nous, et selon la définition qui a été adoptée, l’addiction est validée lorsque nous sommes conscients de ses conséquences négatives.

Ainsi rassurés, nous minimisons l’impact de nos compulsions, sans chercher à les comprendre.

Toutefois, en dehors de toute analyse extérieure, savons-nous réellement ce qui est nocif pour nous?

Depuis l’enfance, nous avons compris que chaque désordre intérieur à son remède.

Naturellement, lorsque nous ne nous sentons pas bien, nous cherchons le remède approprié, et d’une manière ou d’une autre, nous finissons par le trouver, parmi la large gamme de tout ce qui nous est accessible dans la société.

Dans l’inconscient collectif, nous associons lesdits remèdes à tout ce qui est tangible, et qui dans la plupart des cas, peut être ingéré, ou consommé.

Cependant, nous sommes devenus tout aussi sensibles à tous les autres remèdes capables de générer chez nous des pansements émotionnels, et qui, puisqu’ils ne sont pas forcément visibles pour les autres, sont d’autant plus sournois.

Parmi ces analgésiques en libre-service, on retrouve, l’addiction au travail, à la reconnaissance, au divertissement, à l’information, à l’apprentissage, à la séduction, à la popularité, à la performance, à la compétition, à la victimisation, à la rébellion, au drame…

Ainsi, dès lors, que nous adoptons progressivement une conduite démesurée, c’est qu’inconsciemment nous l’avons identifiée comme, en mesure d’atténuer l’inconfort, d’une ou de plusieurs, de nos émotions, ou bien de maintenir artificiellement notre équilibre en fabriquant des émotions de toute pièce.

Le signal d’alarme pour la prise de conscience de notre attachement à ce(s) comportement(s) étant la frustration causée par l’impossibilité d’y avoir accès, tant cela est devenu primordial.

Bien évidemment, les conséquences de chaque addiction ne sont pas équivalentes. Toutefois, lorsqu’elles n’impactent pas le corps, elles endommageant l’esprit, les relations, le quotidien…

Certaines addictions paraissent tellement inoffensives, qu’elles deviennent des habitudes, et que nous ne savons pas si elles nous sont encore utiles au présent.

C’est pourquoi, de temps à autre, il est important de prendre un moment pour questionner nos automatismes, et nous défaire de ceux qui peuvent l’être.

Pour les autres, nous devrons les approfondir pour tenter de les comprendre, avant de pouvoir y renoncer.

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Lire aussi : La Dépendance , La Liberté

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